D'après ibn al Qayyim رحمه الله, il existe trois types d'amoureux :
- celui qui s'éprend de la beauté générale
- celui qui s'éprend de la beauté restreinte
- et celui qui s'éprend de la beauté qu'il convoite.
Je le jure, la vie sans toi,
l'amour sans toi, n'ont pour moi nulle saveur.
Je n'ai pas la force de me passer de toi, tu le sais, tu ne peux pas non plus, ni ne veux te passer de moi.
- Omar ibn Abi Rabi'a
Le calife plus intrigué encore, convoque Kaïs pour l'interroger sur l'amour qu'il porte à cette femme. Le passionné rétorque : "C'est parce que vous n'avez pas mes yeux. Je vois sa beauté et mon amour pour elle est infini".
Kaïs, un poète Bédouin tombe fou amoureux de sa cousine Layla, qu'il compte séduire grâce à son talent de plume. Mais les Bédouins, dont la tradition veut que les pères organisent les mariages, ne l'entendent pas de cette oreille.
Layla finit par se marier à un autre homme et quitte la région. "Majnoun", persécuté par des voix qui lui crient le prénom de sa douce, se réfugie dans le désert au milieu des animaux sauvages où, pour se nourrir, il dispute l'herbe aux gazelles...
Le père du jeune homme, ému par les désarroi de son fils, propose alors 50 chamelles en échange de Layla. Malheureusement, la famille de celle-ci rejette l'offre. Désorienté et troublé par ce refus, Kaïs devient fou ("majnoun" en arabe).
Totalement épris par la femme qu'il convoite depuis toujours, rien ne peut le consoler, même un pèlerinage à la Mecque ne peut le ramener à la raison...
"Un autre symptôme [de l'amour], c'est l'attention que l'amant porte à son aimé, la mémoire qu'il garde de tout ce qui vient de lui, la quête de son passé dont pas un détail ne lui échappe ensuite, l'intérêt pour tous ses gestes. Sur ma vie, j'ai vu dans ces conditions l'idiot —
Avant d'arriver à cette finalité, le calife exige néanmoins de rencontrer Layla. Il découvre alors une créature qu'il juge sans intérêt, en raison de sa maigreur notamment.
"Je ne puis me taire plus longtemps. Il faut que je vous écrive. Vous me percez le cœur ! Ne me dites pas qu'il est trop tard ! Que ces précieux sentiments sont perdus pour toujours. Je m'offre à vous avec un cœur qui vous appartient encore plus que lorsque vous l'avez brisé —
Je n'irai pas plus loin, Laylâ : vingt ans, c'est trop.
Je t'attendrai ici, pleurant sur ma misère.
Mais contre l'ennemi, s'il est aimé, que faire ?
Je vais où va Laylâ, et puis elle me laisse.
Telle est la vie : on se rejoint, se désunit.
- Majnoun
Es-tu séduit par une beauté dont l’absence te donne de l’insomnie, et par le rafraîchissement d’une union dont le secret te brûle le cœur [...] ?
- Ibn Hazm
mais l'abscence de convoitise [...] affaiblit [son amour]. Quant à celui qui s'éprend de la beauté et convoite d'y parvenir, il est [donc] le plus sensé et connaisseur des fous d'amour, et son amour est le plus fort, car la convoitise l'étend et le renforce."
La preuve du chagrin, c'est la brûlure au cœur, les larmes sur les joues qui coulent, puis s'en vont.
Si le cœur de l'amant cache encore son secret,
Les larmes de ses yeux le montrent, le dévoilent.
Quand la larme jaillit au bord de la paupière,
On demanda à Bashar ibn burd, un célèbre poète perse né aveugle, qui s'était épris d'une esclave : "Comment peux-tu aimer sans même avoir vu ?"
Il répondit : "Parfois l'oreille tombe amoureuse avant l'œil."
Il dit à ce propos : "Celui qui s'éprend de la beauté de manière générale, son cœur erre sans but, et il désire toute belle apparence. Celui qui s'éprend de la beauté restreinte est plus ferme dans son amour, car il se concentre sur un seul être,
"L'amour commence en plaisanterie et s'achève gravement. Il a tant de sens, et d'une si haute subtilité, qu'il en défie la description. On n'en saisit la vérité qu'en l'épouvant."
- ibn Hazm
Quand la nouvelle de sa mort parvint à Afra, elle se rendit sur sa tombe. Elle se lamenta pendant 3 jours et le quatrième elle rendit l'âme. On dit qu'ils ont été enterrés l'un près de l'autre. Que de leur tombe sortait une tige et qu'elles s'étaient entremêlées l'une à l'autre.
Je t'aime d'un amour qui ne peut décliner.
Certains amours humains ne sont que des mirages ;
Le mien est clair, loyal, pur et, dans mes entrailles,
Il demeure gravé en lettres éclatantes.
Ah ! Si j'avais dans l'âme autre chose que toi
il y a huit ans. Ne dites pas que l'homme oublie plus tôt que la femme, que son amour meurt plus vite. Je n'ai jamais aimé que vous. Je ne puis avoir été injuste, j'ai été faible et vindicatif, mais jamais inconstant."
- Jane Austen, Persuasion (1817)
L'amour, [...] est un fardeau douloureux, mais qui porte en lui son remède, à la mesure de ses blessures. C'est une plaie délectable, une maladie désirable. Qui se livre à lui ne souhaite pas sa délivrance. Celui qu'il abat ne désire pas en relever.
- Ibn Hazm
L'amour constitue la nourriture des cœurs, l'aliment des esprits et la prunelle des yeux. Il est la vie même. Celui qui en est privé fait parti des morts.
- Ibn Qayyim al Jawziyya
Cette distance que vous m'imposez ne diminuera en rien l'affection que je vous porte.
Cessez donc de me tenir loin de vous,
Vous qui retenez ma langue et qui me poussez à rédiger mes plaintes à l'encre noire.
- Al Muwwalad
Les rêves me disent que je te vois
J'aimerais que les rêves aient une certitude
J'ai témoigné que je n'ai pas dévié de mon affection
Si seulement tu savais, je suis bouleversé par toi.
- Qays ibn Dharih
Je sais maintenant que certaine personnes sont malheureuses comme d’autres sont amoureuses : secrètement, intensément, irrémédiablement.
- Khaled Housseini
Ô toi qui me blâmes d’aimer une personne que mes yeux n’ont pas vue, tu as exagéré en me décrivant comme étant faible en amour.
Dis-moi : le Paradis, le connaît-on jamais autrement que par description ?
- ibn Hazm
Cette froideur de ta part, je ne l'aime pas.
Et réponds-moi, toi qui m'es plus cher que tout, à qui je prodigue une affection toute pure.
- Omar ibn Abi Rabi'a
Si tu n’es pas avec moi, alors ton souvenir est avec moi. Mon cœur te voit, même si tu es absent de ma vue. L'œil voit qui il désire et qui lui manque, et celui qui voit le cœur n'est pas sans vue.
- Al Qadi al Fadil
Même si mes lettres se font plus rares, tu restes, je le jure, l'être dont mon cœur est bouleversé, et ne va pas penser que je donne ta place à quelqu'un d'autre, ni que ce cœur a cessé de t'aimer.
- ibn Zaydoun
L'apparence des choses change en fonction des emotions ; nous voyons la magie et la beauté en elles, lorsque la magie et la beauté sont en nous-même.
- Khalil Gibran
L'amour chez l'homme n'est qu'une vertu
Elle améliore ses manières et l'adoucit
Il honore celle qu'il aime et recherche sa proximité...
- Bahaa al-Din Zuhair
Il dit : "Nous étions l'un pour l'autre ce qu'il y avait de plus cher au monde. Dis-lui que cette bague appartient à l'hôte de son mari." Après ces propos, la servante céda. Quand Afra tomba sur la bague, elle comprit que le visiteur n'était autre que Urwa.
J'ai passé la nuit dans le plus grand bonheur,
Car mon véritable amour est venu à moi
Et contre ma poitrine je l'ai serré,
Brillante comme l'aube, jusqu'à ce que le matin se lève.
- ibn al-Zaqqaq
Je me souviens de toi et je pleure
La poitrine suffoquée par une tristesse
Qui fait fondre le cœur.
Sur ma vie j'en fais le serment
Tu as brisé mon cœur à bout de patience,
Tu as courbé ma tête
Et mon âme sait la souffrance.
Urwa dit : "Jamais, depuis que je suis né, je n'ai commis un acte illicite. Tu étais ma part de bonheur ici-bas, Afra. Hélas, tu es partie, et moi aussi je suis parti. Cet homme a été si noble envers moi que je me sens plein de gêne à son égard."
Aurai-je jamais la grâce de recevoir un jour de toi, avant la mort une faveur ?
Dis-moi, ce que tu m'écris, est-ce vérité, ou ris-tu de moi ?
- Omar ibn Abi Rabi'a
Ne va pas croire que je suis resté loin de toi
alors que j'avais le moyen de faire autrement.
Ni que mon cœur perde jamais de vue celle qui est sa vie, ni qu'il recherche un jour un amour autre que le tien.
- Omar ibn Abi Rabi'a
Ne me quitte pas, si tu crois à mon amour : je reconnais ma faute ; de nous deux je suis le plus coupable.
N'est-ce pas déjà beaucoup d'être dans une ville que nous habitons tous deux, sans pouvoir nous parler ?
- Omar ibn Abi Rabi'a
Urwa était un orphelin recueilli par son oncle. Il a grandi avec sa cousine Afra et au fil du temps ils ont développé une profonde relation. À l'âge adulte, Urwa demanda sa main au père de Afra qui lui promit d'accepter en échange d'une dot d'un montant prohibitif.
Chaque fois que le temps s'avéra cruel,
Je falsifiais les faits et remerciais le temps
Jusqu'à tuer mon propre cœur,
Ma poitrine devint son tombeau, et mon corps son linceul.
- Mihyâr ad-Daylamî
Un jour, un cheikh cultivé qui avait rencontré Soulaymane, fils de 'Amr, lui dit :
"Soyez amoureux, car l'amour passionné delie la langue du muet, éclaircit l'entendement du sot et incite l'avare à desserrer les cordons de sa bourse :
Et un réticent à l'amour, plongé dans les vagues de la passion,
Meurt et vit à chaque instant.
Il meurt si tu le désespères de sa bien-aimée,
Et il vit si tu l'éveilles avec des espoirs.
- Al 'Abbâs ibn al Ahnaf
Quand Urwa revint de voyage, il demanda des nouvelles d'Afra. Son oncle lui apprit alors qu'elle était morte et il le conduisit jusqu'à sa présumée tombe. Urwa versa des torrents de larmes pensant avoir perdu sa bien-aimée.
En effet, la tendresse après le reproche est espérée,
Mais le désespoir est une maladie incurable.
J’ai vu le désespoir me revêtir d’humilité,
Et quand je place mon espoir en elle, l’espoir me fait défaut.
- Al 'Abbâs ibn al Ahnaf
Certes, l’heure où j’oublierai le souvenir de Jamîl, est une heure que le cours du temps n’a point encore amenée et puisse-t-elle ne jamais arriver ! Ô Jamîl, quand la mort t’aura frappé, que m’importe d’éprouver les tourments de la vie ou de goûter ses douceurs !
- Boutheina