Finalement la magie des réseaux sociaux c’est de permettre à tout le monde de donner son avis sur un fait qui concerne peu de gens après avoir déclenché un débat qui n’intéresse personne.
Surnaturel.
Quand je constate les marges pratiquées en toute légalité sur la galette des rois, j’avoue éprouver beaucoup de difficultés à comprendre le choix de carrière des narcotrafiquants.
Chère Marthe,
Je t'écris depuis le front du reconfinement. Nous sommes toujours en guerre et attendons des parachutages de vaccins, le Général Castex l’a promis. J’espère pouvoir passer la ligne de démarcation en juillet pour te rejoindre à Palavas.
Je pense à toi.
Ton Étienne.
Je viens de prendre connaissance des résultats de l’Eurovision du vaccin.
Nous sommes à notre place habituelle, cette constance dans l’échec en est presque émouvante.
Mes compatriotes et moi-même passons avec aisance et fluidité du statut de spécialistes des pandémies à celui d’experts du système électoral américain, prouvant ainsi, au monde ébahi, que la France a d’incroyables talents.
Fierté.
Post-confinement oblige, plus de 8 cadres sur 10 envisagent de quitter Paris.
Je conseille vivement à tous les possesseurs de coqs, de vaches et autres nuisances insupportables de s'attacher les services d'avocats compétents en droit du voisinage de néo-ruraux accros au boulgour.
Le portable me donne la nostalgie du vrai coup de fil. Imaginez : faire de la monnaie, rentrer dans une cabine téléphonique qui sent la pissotière, consulter un bottin déchiré et parler dans un combiné porteur de germes c'était quand même autre chose. Y avait du défi, du danger.
Mais si la dictature c’était d’empêcher les gens de boire des coups debout et de se faire vacciner, ça s’appelle comment ce qui se passe à l’Est?
C’est pour ma culture personnelle hein…
Une fois que tout ceci sera fini, je propose que soit instaurée une Journée du Pangolin au cours de laquelle nous nous confinerons à nouveau, tous et totalement, et pendant 24 heures.
Et faisons en sorte que cela tombe le jour de la Fête de la Musique.
D'avance merci.
Bernard Henri Levy, le Che Guevara du Flore, poitrail au vent et col de loden relevé, a tagué notre devise sur une barricade ukrainienne.
Transcendé par son courage, j’ai écrit dans mon journal intime : « les Méchants c’est pas bien ».
Voilà, le monde libre est sauvé.
C’est le troisième jour après le changement d’heure et je n’ai toujours pas touché à l’horloge de mon four.
Fixant intensément ces quelques chiffres à cristaux liquides, je me sens hors du temps, digitalement rebelle et quasi immortel.
Ce qui me bouleverse dans le lundi matin, c’est sa fiabilité.
La violence d’une sonnerie de réveil précède l’abandon de la chaleur rassurante d’une couette, et tout ça pour aller sauver le PIB avec des courriels se terminant sur un « Belle journée ».
Un drame hebdomadaire…
Au comble de l'ahurissement, je découvre que le port du maillot du PSG sera interdit dimanche dans le centre ville de Marseille.
Puisque l'absurdité dirige ce monde, j'attends l'arrêté préfectoral interdisant d'écouter du Jul dans le 16ème arrondissement.
L'année 2020 m'épuise.
- Dites-moi Ghislaine, ça je vous gêne pas ce masque qui empêche de voir les gens sourire ?
- Écoutez Monsieur Étienne, pour beaucoup le sourire était déjà un masque.
« …Votre mot de passe doit comporter au minimum une majuscule, une minuscule, un chiffre, un caractère spécial, un emoji, une peinture rupestre, le nom de votre animal favori, votre première voiture, un nombre premier supérieur à 682,… »
Des pluies diluviennes s’abattent sur Dubai ces dernières heures.
Et je ne peux m’empêcher de penser à tous nos influenceurs en exil qui sont obligés de porter des k-way par dessus leurs tatouages.
Quelle tragédie…
La science permet d’envoyer un robot sur une planète à 60 millions de kilomètres mais quand il s’agit d’inventer un système fiable afin de retrouver le bord du film étirable ou pour remettre tout seul une housse de couette, il n’y a plus de budget.
Fichue recherche à 2 vitesses.
Galvanisé par l’héroïsme de ce tennisman qui défend son droit imprescriptible à taper dans une baballe à l’autre bout de la terre malgré son absence de vaccination et une empreinte carbone indécente, je vais, de mon côté essayer de négocier le pont de l’Ascension.
Chacun sa lutte
- On va partir sur un vin de vigneron, on est plutôt sur le fruit mais on a de la structure, et...
- Écoutez moi bien, jeune caviste volubile : nous ne partirons nulle part. Et certainement pas ensemble car vous allez rester ici et je vais m'en aller. Très vite.
Cordialement.
Nous sommes dimanche.
Les paroissiens sont devenus des bruncheurs, nous parlons à des inconnus sur un écran, la boulangerie est devenu un bar à pains, on paie son expresso avec son téléphone au bistrot qui ne sent plus le tabac.
Il me reste le canapé et la paresse, intemporels.
Le jour où nous pourrons transformer en électricité l’énergie que nous consacrons à ouvrir la porte au chat, alors la question du réchauffement climatique sera définitivement réglée.
Ceux qui ne portent pas le masque au nom d'un prétendu idéal de liberté à contaminer son prochain sont au moins porteurs d'un virus qui, lui, n'est jamais asymptomatique : la stupidité.
Paradoxalement, cette pandémie qui se dépiste plus aisément ne se soigne pas.
Tragédie.
Chère Marthe,
L’ennemi n’est plus le virus du Pangolin, il faut maintenant se protéger de l’empereur Poutine. Je pense que le gel hydroalcoolique ne suffira pas. Espérons qu’il s’arrêtera à nos frontières comme jadis le nuage radioactif de Tchernobyl.
Je pense à toi.
Étienne.
Émouvante coutume estivale qui consiste à aller au marché de son lieu de villégiature, habités par une envie folle de fruits et de légumes de saison… et finalement revenir avec un poulet rôti, des chips, le saucisson local et une bouteille de rosé.
Nous ne sommes pas des héros.
Il est déplorable qu’il n’y ait pas un couvre-feu permanent sur les réseaux sociaux et les chaînes d’info pour empêcher les idées haineuses et les raisonnements nauséabonds de circuler en profitant d’un drame.
Jean-Jacques Goldman, qui n’a rien fait depuis 20 ans, est toujours la personnalité préférée des Français.
Alors que le Parti Socialiste, lui, n’est même pas dans le classement.
C’est fou.
« Allô Étienne ? Dites moi je sors d'une confcall de debrief avec le codir et il faut que vous changiez asap quelques slides sur le PowerPoint du business plan, on a targeté plus large, bon je file je dois manager une masterclass et mon Uber m'attend... Étienne ? Vous êtes là ? »
Payer une fortune pour avoir le privilège de déambuler avec des parpaings au pied, faire la queue pour des télésièges qui vous verglacent l’arrière train, ou encore manger une raclette qui coute un mois de Pass Navigo :
l’engouement pour les sports d’hiver m’interroge parfois…
Mes chers amis,
veuillez trouver ci-dessous mes petites astuces pour passer un bon réveillon de la Saint-Sylvestre :
- ne plus penser à 2021
- ne pas penser à 2022
Bien à vous.
Étienne.
Sur le mug usé
Sur le velours de ma veste
Sur les dossiers urgents
J'écris ton nom
Sur le charisme invisible
Sur un SMS sans smiley
Sur l'espoir de frites
J'écris ton nom
Et par le pouvoir du métro
Je revis la même journée
Je suis né pour t'honorer
Pour t'incarner
BANALITÉ
Le départ de Christian Estrosi des Républicains me rappelle les heures les plus sombres d’Hélène et les Garçons quand Cricri a trompé Johanna avec Béné.
Pour vous la faire courte, un drame incommensurable.
Afin de rendre hommage à un artiste disparu, d'autres artistes postent une photo de leur propre et inestimable personne en compagnie du défunt, profitant donc du décès pour s'auto-célébrer.
Sûrement une maladresse due au chagrin...
Après 6 mois de quasi vagabondage buissonnier, nos enfants vont goûter à nouveau aux fruits du savoir. Et, enfermés entre 4 murs des jours entiers, ils pourront ainsi, avec une acuité dont ils n'ont pas encore conscience, se préparer aux réunions PowerPoint du reste de leur vie.
Il y a une jauge pour les spectacles mais pas pour les meetings politiques.
Je ressasse cette information depuis ce matin et je ne peux m’empêcher de demeurer fasciné, interloqué même, par l’insondable complexité du cerveau humain.
La nature est infinie.
Loin de moi l’idée de me vautrer dans la fange de l’amalgame mais en observant l’entêtement d’une mouche à éviter la fenêtre ouverte pour sortir, je n’ai pu m’empêcher de songer à certains de nos compatriotes fracassant leurs convictions lalannesques sur le mur de la raison.
Les réunions de plus de 6 personnes sont désormais interdites dans la fonction publique. Mais les classes de 30 élèves sont toujours autorisées.
J’admets humblement que je ne suis pas très chiffres mais quelque chose me dit que nous sommes en face d’une légère contradiction.
Il m’apparaît malheureusement évident que brandir le poing après s’être pris une balle dans l’oreille s’avère plus payant politiquement que de confondre Poutine et Zelensky.
Je ne serai pas surpris de voir Jordan Bardella se scarifier avec une agrafeuse en plein meeting en 2027.
Le lundi matin est à la semaine ce que la petite encoche est au sachet d'emmental râpé : une supposée ouverture facile se révélant être un immense mensonge industriel.
- Bonjour Dorsay, c’est Montebourg à l’appareil
- Qui?
- Montebourg!
- … Je ne connais pas.
- Mais enfin si voyons, Montebourg, le PS, les abeilles tout ça…
- Toujours pas. C’est pour Internet ?
Hier, assistant à ces scènes de liesse alcoolisée sur les terrasses libérées, je ne pouvais m’empêcher de penser que notre beau pays, celui des Lumières, vivait un moment unique et spécial qui allait marquer l’Histoire : la naissance d’une 4ème vague.
Quelle émotion mes amis.
Nous avions la droite la plus bête du monde, maintenant nous avons la gauche la plus consternante de l’univers.
La classe politique française, une fabrique de champions.
Il existe bien des associations malheureuses : l’ananas et la pizza, la chaussette et la claquette…
Mais rien n’égale cette fâcheuse mode venue d’outre-Atlantique qui consiste à combiner progrès technologique et régression des droits humains.
Je suis admiratif devant la polyvalence des politiques qui peuvent basculer entre deux ministères totalement différents.
C’est comme si je devenais du jour au lendemain coach sportif ou influenceur beauté.
Épatant.
J’étais déjà angoissé à l’idée d’avoir un Kevin comme N+1, alors imaginez mon état de désespoir si nous sommes gouvernés par un TikTokeur prénommé Jordan…
« Allô Étienne ? Ça confine pépouze mon vieux ? Bon faut se loguer sur la visio via Google Meet, vous avez le lien dans le mail, j'ai mis les PowerPoint sur le drive, ça serait bien d'y jeter un œil asap pour qu'on debriefe pendant la conf... Étienne ? Vous êtes toujours là ?"
Je repousse jusqu’au dernier moment l’instant où il va falloir affronter l’horloge du four pour changer d’heure.
La dernière fois j’ai déclenché la pyrolyse, parfumant ainsi mon appartement à l’essence naturelle de baraque à frites.
Aujourd’hui c’était la journée mondiale du fromage.
Personne n’en a parlé.
On peut donc dire que c’est une journée de fromage râpée.
À vous les studios.
Sachez, mes chers amis, que je suis farouchement déterminé à faire de ce dimanche un sommet d’improductivité au cours duquel ma contribution au PIB mondial flirtera avec le zéro absolu.
À chacun selon son challenge…
Je n'ai qu'une seule chose à dire aux gens qui concluent leurs courriels par "Cdt" :
Vtr tmps st s prcx q vs n prnz mm ps l pn d'crr n frml d pltss n ntr?
Lrs j vs sht d mrr l pls rpdmnt pssbl fn d stsfr vtr xgnc d brvt.
Cordialement.
Après cette parenthèse loin du fracas du monde à mener une vie de patachon dont les mots fléchés et la sieste furent la pierre angulaire, l’idée de troquer mes espadrilles ensablées pour des mocassins me permet de retrouver un vieux compagnon de route, le spleen du dimanche soir.
Grâce au jeune mégaphone du gouvernement, j’apprends que le virus du pangolin devrait nous laisser tranquilles d’ici un mois et demi.
La dernière fois que j’ai connu tel soulagement, c’est lorsque qu’on nous a dit que le nuage radioactif de Tchernobyl s’arrêtait à la frontière.
On chasse les oiseaux à la glue et on attaque les poneys à la machette
Il en faut de l'abnégation et une certaine dose d'inconscience pour continuer à avoir foi en l'être humain et j'avoue que, parfois, le train de mon optimisme déraille sur la voie de la triste réalité.
Je me trompe peut-être mais on dirait que le point commun entre tous les boomers qui se font rattraper par leur passé de sales types libidineux c’est qu’ils sont défendus par d’autres sales types qui ne se sont peut-être pas encore fait encore rattraper par leur passé libidineux.
Il y a deux fléaux qui ressurgissent immanquablement dès que nous arrivons en lisière des fêtes de fin d’année : Mariah Carey et les grèves SNCF.
C’est décourageant.
Ce lundi matin me sautait à la gorge avec son lot de questions existentielles : y a-t-il une vie après les JO ? Dieu existe-t-il et si oui Snoop Dogg est-il son messager ? Léon Marchand continue-t-il de nager quand la télé est éteinte ?
Le premier de cordée va donc se livrer à un concours d’anecdotes avec deux trublions de YouTube.
La dernière barrière vient de tomber et ne soyez pas surpris si Jean Castex fait une apparition surprise dans « Les Marseillais à Dubaï » en slip de bain et tricot de peau.
J’ai hâte.
Puisque les Français aiment déjouer les pronostics et les sondages, il est possible que l’Equipe de France marque 5 buts en demi-finale en pratiquant un jeu résolument offensif.
Refusant d’obtempérer aux diktats orwelliens du 1er de cordée, je remisais par devers moi mon obéissance atavique aux édiles et me promettais de sortir la poubelle à 21:02 histoire de montrer aux ronds-de-cuir que la liberté brisait toutes les chaînes, fussent elles pandémiques.
Remballer le sapin et Mariah Carey, se préparer à affronter le premier lundi de l’année, ne plus boire d’alcool pendant un mois…
Et pourquoi pas faire du sport tant que vous y êtes ?
Quand j’entends certains parisiens appeler leurs bambins, je les soupçonne de leur avoir donné des noms de cépages entendus chez leur caviste spécialisé dans le vin nature.
Tel Léo Messi entrant en cours de jeu contre Reims, je faisais mon retour dans les couloirs du bureau, bien décidé à faire de cette rentrée un événement majeur dans l’histoire de la comptabilité, époustouflant mes collègues par la virtuosité de mes amortissements dérogatoires.